L'électro-oculogramme sensoriel (EOG)
L'électro-oculogramme (EOG) sensoriel est le reflet du fonctionnement de toute la surface de l'épithélium pigmentaire.
Ce fonctionnement est mis en évidence de façon indirecte par l’enregistrement des variations lentes du potentiel de l'épithélium pigmentaire lorsque le sujet -préalablement adapté à un environnement lumineux stable- est plongé durant environ 15 mn dans l’obscurité, puis passe dans un environnement lumineux calibré durant environ 15 mn.
Il nécessite la participation volontaire du sujet qui doit mobiliser régulièrement ses globes oculaires.
Cet examen s’adresse donc à des sujets capables d’en comprendre et/ou d’en effectuer les consignes.
Exemple de tracés : EOG sensoriel
Les potentiels évoqués visuels (PEV)
Les potentiels évoqués visuels corticaux sont le reflet indirect de la propagation des signaux issus uniquement du système des cônes situés en zones maculaires (10° centraux), amplifiés et propagés le long de l’ensemble des voies visuelles jusqu’aux aires visuelles primaires situées en zone occipitale.
Ils sont évoqués :
- par des flashs : PEV flash,
- par des damiers alternants : PEV damier
- ou par des damiers de cases dont la luminance alterne rapidement et dont les tailles sont décroissantes : PEV Sweep.
Ils permettent d’apprécier :
- le fonctionnement des zones maculaires si les voies visuelles sont normales ou
- le dysfonctionnement des voies visuelles et leur localisation (nerfs optiques, zone chiasmatique, zones rétrochiasmatiques jusqu’aux aires visuelles primaires), si les zones maculaires fonctionnent normalement.
- Les zones fovéolaires à l’origine de l’acuité visuelle
Les PEV flash, damier, sweep ne sont pas équivalents ; ils apportent des informations complémentaires.
Exemple de tracés : PEV Pattern (ou Damier)
Exemple de tracés : PEV Flash
Stimulations
Elles doivent comporter des variations brèves :
- Les flashs : variations brèves de luminance, répétées à des fréquences temporelles différentes selon les séquences : basses fréquences 0,1 Hz, 0,5 Hz, 2 Hz ou haute fréquence : 30 Hz dit « flicker ».
Ils sont mis en œuvre pour l’ERG flash (avec ses 5 séquences) et les PEV flash (basses fréquences).
- Les structures :
- en damier dont les cases « noires et blanches » alternent pour l’ERG pattern et les PEV avec structures dont les cases alternent à des fréquences temporelles adaptées avec des tailles différentes (PEV damier) ou des cases de tailles progressivement décroissantes (PEV sweep).
- en hexagones de tailles croissantes à partir du centre, qui « s’allument et s’éteignent » à une fréquence temporelle de 75 Hz et localement de façon aléatoire, pour l’ERG multifocal.
Fonds adaptants
Ces stimulations sont délivrées dans une ambiance
- noire : ambiance dite scotopique ou
- lumineuse : ambiance dite photopique d’un niveau calibré
Ils sont indispensables pour sélectionner les réponses de l’un ou l’autre des systèmes rétiniens.
Sélectionner le fonctionnement d’une partie du système visuel
Selon les fonds adaptants sur lesquels sont délivrées les stimulations, le niveau lumineux de la stimulation, sa fréquence temporelle de répétition (flash), sa fréquence d’alternance (pour les structures), la taille des cases des damiers ou l’apparition aléatoire des hexagones (pour l’ERG multifocal), les réponses obtenues sont spécifiques de l’une ou l’autre partie du système visuel.
En effet, chaque stimulation et conditions de stimulation sont choisies en suivant la physiologie du système visuel pour sélectionner les réponses de groupes, de surfaces, ou de zones dont on cherche à tester le fonctionnement.
Recueil du signal
L’électrophysiologie visuelle correspond au recueil de différences de potentiels, effectué entre une ou deux électrodes actives qu’il convient de placer au plus près des sources génératrices et une électrode de référence, associées à une électrode « de terre » (ou masse).
Électrodes actives
Pour les ERG, les électrodes actives sont posées sur :
- la cornée après une anesthésie locale : ERG flash, ERG multifocal, P-ERG ; pour ces deux derniers l’électrode doit être d’une qualité optique parfaite. Ce sont des électrodes sclérocornéennes.
- la paupière inférieure : ERG flash, ERG multifocal, P-ERG. Ce sont des électrodes type à électrocardiogramme dites électrodes collées. Elles sont adaptées à toutes les circonstances.
- Il existe d’autres types d’électrodes…
Pour les PEV, deux électrodes actives sont posées en zone occipitale droite et gauche de part et d’autre de la ligne médiane : électrodes collées ou électrodes à électro-encéphalogrammes.
Électrodes de référence
Pour tous ces recueils, l’électrode de la référence est posée au front ou aux oreilles.
Traitement du signal
L’amplitude des signaux est très faible ; ils sont souvent « noyés » dans un bruit de fond important.
Les réponses évoquées selon les conditions d’ambiance, de stimulations, de répétition de la stimulation sont traitées par le Visiosystem de façon appropriée pour aboutir à un signal électrophysiologique interprétable selon ce qui est choisi ERGs, EOG, PEVs…